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Au Sial Les coopératives laitières misent sur l’export pour faire plus de valeur ajoutée

Au Sial, qui se tenait du 16 au 20 octobre 2016 à Paris, le stand de Coop de France présentait une palette de produits "coopératifs", dont de nombreux produits laitiers. (©Terre-net Média)

En hausse tendancielle, la collecte des coopératives laitières ne trouvera pas de nouveaux débouchés en France, mais hors de nos frontières. Au Salon international de l’alimentation, la FNCL a mis en avant les possibilités d’export, non pas de produits standards, mais d'ingrédients ou produits à plus forte valeur ajoutée.

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Entre 2013 et 2014, la collecte laitière des coopératives a augmenté de 12 %. Et ce n’est pas avec une consommation française de produits laitiers atone que les coopératives vont écouler cette production en croissance. Au salon international de l’alimentation, plus grand salon au monde consacré au futur contenu de nos assiettes, la FNCL a mis l’accent sur les débouchés à l’exportation, eux aussi en croissance, d’environ 8 %  entre 2013 et 2014. Pour les coopératives laitières, il s’agit d’exporter, non pas seulement des produits standards comme la poudre de lait ou le beurre, mais des ingrédients et produits plus spécifiques à plus forte valeur ajoutée.

Au Parc expo de Villepinte, sur le stand de Coop de France, quatre coopératives laitières sont venues présenter leur « success story » à l’international. Des expériences qui illustrent, par la même occasion, des stratégies complètement différentes. Outre l’exportation de produits ultra-frais vers nos proches voisins européens, Alsace Lait a mis un pied outre-Atlantique en s’associant à une laiterie privée canadienne. Pour développer une gamme de produits  sur le créneau « clean et sain », la coop française a fourni les recettes, le process, les méthodes de conditionnement en échange de l’outil industriel sur place.

Eurial, la branche laitière du groupe Agrial exporte du chèvre au lard (un pavé de chèvre entouré d’une fine tranche de lard), une innovation spécialement adaptée aux marchés allemand et belge. En Bretagne, Laïta a exporté en 2015 environ 7 500 t de produits sous sa marque « Paysan breton » en Afrique, en Asie et en Australie.

Pour la Prospérité fermière, coopérative implantée dans le Nord-Pas-de-Calais et la Somme, il s’agissait de compenser la large part de produits standards dans le mix-produit par le développement d’ingrédients bien spécifiques, comme des protéines natives du lait, des ingrédients bio-actifs naturels pour les industries de la santé et de la nutrition. Ingredia, sa filiale dédiée, réalise 60 % de son chiffre d’affaires hors de nos frontières.

Un tiers des exportations en dehors de l’Europe

En 2014, « un quart du chiffre d’affaires des coopératives laitières françaises a été réalisé à l’export », a rappelé Dominique Chargé, président de la FNCL. Soit 3,1 Mds. Si la croissance à l’export enregistrée par les coops est légèrement supérieure à celle des groupes laitiers privés, la coopération laitière a un peu de retard. Collectant la moitié du lait français, les coopératives ne contribuent qu’à 43 % du chiffre d’affaires à l’export de l’ensemble de la filière.

Les expériences montrent que le « Made in France » peut bien s'exporter, grâce à une qualité sanitaire reconnue.  Cependant, un tiers seulement de l’export de produits laitiers se fait hors d’Europe. Outre l’Allemagne, la Belgique et le Royaume-Uni, les principaux clients européens, les coopératives trouvent des débouchés en Chine, en Arabie Saoudite, en Indonésie, en Corée du Sud ou encore dans les Emirats arabes unis.

Mais l’exportation se heurte à quelques difficultés, imposant aux coopératives de travailler sur trois axes. Outre un échange accru pour faire face aux barrières non tarifaires, notamment les règlements sanitaires dans les pays convoités, « il faut accélérer les agréments de site, imposés par les pays importateurs ».  « La promotion et l'appui à l'export via Business France et la Sopexa doivent être accentués » vers les pays émergents.

Face à ce potentiel décrit par la FNCL, quid de la rémunération des producteurs et des bénéfices à tirer de cette « plus haute valeur ajoutée » ? « Le mix-produit des grandes coopératives reste encore basique », reconnaît Dominique Chargé. Autrement dit, les initiatives décrites par les coopératives témoins restent des niches. « L'innovation vers ces nouveaux produits à forte valeur ajoutée ne se développe pas assez vite. » En tout cas pas assez pour que cela impacte ce fameux mix-produit des coopératives, et ainsi la rémunération de leurs producteurs.

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